Au IXe siècle, on s’occupait peu d’écrire l’histoire, aussi, quand on veut remonter à l’origine d’Argelliers, les faits chronologiques font défaut.
Les documents officiels attestant de l’existence d’Argelliers ne datent que de 1531 pour les registres municipaux et 1689 pour ceux de la paroisse.
La naissance d’Argelliers semble étroitement liée à l’arrivée au IXe siècle de Benoît d’Aniane, né en 751, fils du Comte de Maguelonne et considéré comme un grand Saint. Le nom par lequel on le désigne pourrait faire supposer qu’il naquit à Aniane, mais la localité connue sous ce nom, n’existait pas à cette époque. Ce n’était qu’un lieu inculte et solitaire faisant partie de son patrimoine et qu’il choisit pour vivre loin du monde et y bâtir plus tard son célèbre monastère.
Ce n’est qu’après la fondation du monastère que plusieurs personnes vinrent s’établir tout près, et ce petit noyau d’habitants grossissant dans la suite des âges, forma une petite ville d’environ 3000 âmes.
Toutefois, le site de la commune d’Argelliers semble avoir de tout temps été habité. La première présence décelable de l’homme remonte à la préhistoire (tumulus, dolmens, grottes sépulcrales sont nombreux).
On trouve également traces de l’invasion romaine (villa romaine à “Les Pradasses”), d’un cimetière wisigothique à St-Jean-de-Combejargues (actuel mas de Cournon), quant au village d’Argelliers, il conserve encore aujourd’hui très fortement l’aspect fortifié du village du moyen âge : mur d’enceinte, ruelles étroites, église romane…
A l’occasion de défrichements, de nombreuses pièces de monnaie à l’effigie des Empereurs Romains ont été découvertes (César, Auguste, Divus, Augustus, Agrippas I, Germanicus, Néro et Drusus, Maximianus…).
Argelliers aurait donc existé dès le commencement de l’ère chrétienne.
Le territoire communal possède plusieurs chapelles (ou vestiges) carolingiens comme celle du Roc de Pampelune, et Romanes comme Sainte-Foy, édifiée sur le promontoire surplombant la vallée de l’Hérault ou encore celle de St-Jean-de-Combejargues près du Mas de Cournon.
C’est probablement au début du IXe siècle qu’Argelliers est devenu un village autour duquel gravitaient 15 hameaux. Quatre de ces hameaux remontent au IXe siècle : Pailhès, Saugras, Mas de Cournon et Prax, ils furent donnés par Louis le Débonnaire à l’Abbé d’Aniane lequel, en qualité de Seigneur, les a transmis à Argelliers.
Cette période correspond au retour du monastère de Saint-Seine, en 777, de Benoît d’Aniane. Celui-ci reçoit de Charlemagne et Louis le Débonnaire divers biens, plusieurs hameaux et domaines, qui allaient former Argelliers.
Enfin on peut dire qu’au XIXe siècle, de par son activité agricole, la commune a pris le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. Un village groupé sur une crête face à une plaine agricole et à de grands domaines entourés de bois de pins et de chênes dispersés sur le territoire communal, loin des nuisances de la grande ville.
Cette page d’histoire n’a aucune prétention, disons qu’il s’agit d’une modeste introduction à l’hisoire d’Argelliers.
Si vous souhaitez en connaître plus, LA référence est “Argelliers, un village et des hommes de Languedoc, des origines à 1790“. Pour vous procurer l’ouvrage, contactez son auteur, monsieur Christian PIOCH, Editions Arts et Traditions Rurales-2028 (christian.pioch@orange.fr)
Argelliers : étymologie
En 1146, divers écrits mentionnent le nom de l’église de Saint-Argilarüs, qui provient du Gaulois ou du Celte “argua” signifiant argile. C’est vrai que l’argile ne manque pas sur la commune, mais aucune tradition liée à ce matériau ne permet de dire qu’il est à l’origine du nom d’Argelliers.
Une explication plus sérieuse fait de l’origine du nom d’Argelliers l’usage du patois celte ou gaulois transformé par les habitants d’Argelliers qui employaient ce dialecte.
Ils nommaient le village “ARJIES” du latin “Ager-illicum”, mots signifiant “champs d’yeuses”.
Arj-iés ! can d’iousés ou champs d’yeuses.
En admettant cette explication, on peut dire que la commune appartiendrait à cette nombreuse classe de villages et de hameaux ayant empruntés leur nom au règne végétal.
(Abbé Capion : Fleurettes)
Saint Benoît d’Aniane (750 – 821)
Benoît d’Aniane était un jeune seigneur wisigoth né sous le nom de Witiza. Très jeune, il sauve son frère de la noyade dans le Tessin, mais il manque de se noyer lui-même. Cet épisode l’incite à consacrer sa vie à Dieu en devenant moine à Saint-Seine en Bourgogne. Cinq ans plus tard, il devient le supérieur de son monastère. Son humilité le fait fuir jusqu’en Languedoc où il se bâtit un petit ermitage sur le ruisseau l’Aniane. Sa sainteté attire à lui de très nombreux disciples qui adoptent, comme lui, la vie des Pères d’Orient faite de travail, de pauvreté, de solitude et de prière.
A la fin du XIXe siècle, après des années prospères, une série de crises locales, les échanges internationaux, le développement des transports, fragilisent l’équilibre économique de l’agriculture et ce, à la veille de la première guerre mondiale.
Cette guerre déstabilise l’économie rurale française. L’absence des hommes oblige les femmes à travailler aux champs. Ces années vont connaître la modernisation des exploitations, la création des coopératives, et le triomphe de l’exploitation familiale.
Au milieu du XXe siècle, les progrès de la mécanisation, l’action syndicale et l’explosion du modernisme bouleversent l’équilibre des campagnes. L’exode rural et les contestations entraînent la mise en place d’une politique structurelle et protectionniste. Cette période est celle des exploitations florissantes.
A la fin du XXe siècle, l’impact du marché unique européen est partout perceptible. Les exigences de la mondialisation, de l’économie et le souci de maintenir des espaces ruraux viables, vont obliger l’agriculture à évoluer.